Re: Rôle de l'aidant non professionnel ?

Catelyne a écrit :Bon nombre d'organismes, de professionnels voire certaines associations déclinent « l'aidant » comme « l'être aimant , l'époux, l'épouse, la fille, le fils de... , devant trouver « sa juste place aux côtés de la personne malade ou handicapée et des professionnels.
Pour eux les "aidants" ne sont pas des professionnels et ne doivent pas le devenir.
Le « rôle » des aidants ainsi décliné n'est-il celui vers lequel il faudrait tendre beaucoup plus que celui qui est,par la force des choses
( très large insuffisance du nombre d'heures octroyées via "les plans d'aide", coût financier important , très nette insuffisance de personnel formé, motivé et expérimenté, problèmes d’horaires notamment le soir et la nuit, le week-end etc…), celui au quotidien "des aidants non professionnels" au jour d'aujourd'hui?
De ce fait, n'y a t-il pas aussi " une approche" un peu différente entre les besoins exprimés par les aidants eux-mêmes et ceux " décrits" par ces organismes et professionnels ?
Pour ouvrir les échanges, je mets là en exergue une des réponses de Serge Guerin ( cf fil " une bonne occasion de poser des questions à Serge Guerin):
"Oui, il faut être très clair : les aidants bénévoles ne sont pas des supplétifs des professionnels. Il ne s’agit pas de dire que les aidants font le boulot que l’Etat n’a pas les moyens de faire et que le marché ne peut pas rentabiliser. Il s’agit bien de montrer que les aidants informels ont un rôle essentiel et permettent au système de tenir. La solidarité nationale ne peut pas laisser la place à la fraternité individuelle. Mais en même temps, la solidarité nationale ne peut pas tout faire. Nous avons besoin de cette fraternité bienveillante. Mais cette fraternité doit être soutenue par l’Etat, les collectivités et les entreprises"
Si je lance ce fil de "discussions" c'est parce que c'est un sujet qui me tient beaucoup à coeur, en tant que famille et " ex aidante".
Il me semble que bon nombre de "soucis" au niveau du relationnel avec les professionnels notamment en établissement proviennent en grande partie de ces regards différents qui à mon sens mériteraient vraiment d'être croisés.
Quand les associations (de quoi finalement?) parlent à la place des aidants familiaux pour dire que ce qu'on veut, c'est notre retour à notre juste place, je pense que la première chose avant ça, c'est le respect de ce que nous faisons puisque de toute façon personne d'autre ne le fera ou ne veut payer pour que ça soit autrement.
Je recopie ce que je lisais sur un forum d'aidant. C'est une aidante, elle est à la retraite avec une toute petite retraite, elle s'occupe de son frère handicapé, et voici ce que la MDPH lui a "accordé" comme heures:
"bonsoir
des nouvelles.............
je reçois aujourd'hui le plan de compensation:
par jour: 4h 15
par mois 129 h
par heure 3€62.................
soit pour 24h/24h 466.98 euros / mois ce n 'est pas de l'exploitation ça,de l'esclavage???
129 heures seulement reconnues alors que c'est une surveillance de tous les instants...............
100 euros de portage de repas / mois soit au prix du portage 100 divisé par 18 euros au maximum 5 repas /mois
et ça doit passer encore en commission,vraiment je n'ai pas de mots .
je suppose qu'après je peux demander l' APA car il aura 60 ans en 2014
en fait je ne sais pas s'il peux avoir une autre aide ,j'avoue que je m'y perds un peu.
qu'en pensez vous.
merci de vos réponses je suis tellement fatiguée,je n'arrive plus à réfléchir là"
Je pense que ce qui est dit par cette femme se passe de commentaires. Ca, c'est la réalité de ce que vivent les aidants.
Alors la "juste place", c'est ce que j'appelle montrer la plus totale incompréhension des aidants et de leur quotidien.

Il faut commencer par le respect aux aidants, puis en voyant comment les aider si l'argent n'est pas là.